Rupture Symbolique

La tête ailleurs et le coeur dans un autre siècle déjà. (Louis Aragon)

Mois : décembre, 2021

Coups de coeur 2021

La duchesse de Langeais

Honoré de Balzac

« Le Français devina que, dans ce désert, sur ce rocher entouré par la mer, la religieuse s’était emparée de la musique pour y jeter le surplus de passion qui la dévorait. Était-ce un hommage fait à Dieu de son amour, était-ce le triomphe de l’amour sur Dieu ? Questions difficiles à décider. Mais, certes, le général ne put douter qu’il ne retrouvât en ce coeur mort au monde une passion tout aussi brûlante que l’était la sienne. »
En 1833, Honoré de Balzac écrit La Duchesse de Langeais, avec le désir de se venger d’une femme dont il était amoureux et qui l’avait joué. Dans cette transmutation de la réalité en fiction, l’idée de vengeance se perd, et s’élève un chant qui porte l’amour au-delà des règles communes. Texte de passion sur la passion, où aimer et être aimé-e se joue à contretemps dans la cruauté du monde, La Duchesse de Langeais donne à l’amour la grandeur du sublime.

Crime et châtiment

Fiodor Dostoïevski

Débarrasser l’humanité d’un « pou » malfaisant, satisfaire son idéal de justice et s’illustrer par un geste sublime : tels sont les motifs qui poussent Raskolnikov à tuer une vieille usurière. Mais sitôt que la hache s’abat sur sa victime, l’étudiant perd la raison. Nul mieux que Dostoïevski n’a peint la déchéance d’un homme : terrifié à l’idée qu’on découvre son crime, en proie au remords, au délire et à la paranoïa, le coupable erre dans les bas-fonds de Saint-Pétersbourg, rongé par cet insoutenable secret. Histoire d’une plongée en enfer, Crime et châtiment (1866), qui tient à la fois du roman policier, de la fresque sociale et du récit psychologique, est l’un des chefs-d’oeuvre de la littérature russe.

Le jardin des Finzi-Contini

Giorgio Bassani

«Combien d’années s’est-il écoulé depuis ce lointain après-midi de juin ? Plus de trente. Pourtant, si je ferme les yeux, Micòl Finzi-Contini est toujours là, accoudée au mur d’enceinte de son jardin, me regardant et me parlant. En 1929, elle n’était guère plus qu’une enfant, une fillette de treize ans maigre et blonde avec de grands yeux clairs, magnétiques. Et moi, j’étais un jeune garçon en culotte courte, très bourgeois et très vaniteux, qu’un petit ennui scolaire suffisait à jeter dans le désespoir le plus puéril. Nous nous regardions fixement l’un l’autre. Au-dessus d’elle, le ciel était bleu et compact, un ciel chaud et déjà estival, sans le moindre nuage. Rien ne pourrait le changer, ce ciel, et rien, effectivement, ne l’a changé, du moins dans le souvenir.»

La maison dans la dune

Maxence Van der Meersch

Prix Goncourt, Grand prix de l’Académie française, l’écrivain Maxence Van der Meersch (1907-1951) est un des grands «peintres du Nord», sa région natale. Avec près de vingt romans, il a imposé une oeuvre qui s’inscrit dans la lignée d’André Maurois, François Mauriac ou Roger Martin du Gard, privilégiant la peinture de mœurs, l’analyse huma­niste, mais proposant avant tout un certain regard sur la société de l’entre-deux-guerres et le monde ouvrier. Publié en 1932, La maison dans la dune, son premier roman, eut un succès immédiat. Dans l’atmosphère brumeuse et glacée du Nord, douaniers et contrebandiers s’affrontent, les hommes et leurs chiens se livrant des combats souvent mortels. La rencontre de Sylvain le contrebandier et de Pascaline est le début d’une histoire passionnelle, à l’image de ce roman violent, vrai, et profondément humain, qui offre l’occasion de redécouvrir un grand écrivain.

Challenges de lecture 2021

Challenge XXème siècle 2021

Je ne pense qu’à chat – Siné (1973) ● Il giardino dei Finzi-Contini – Giorgio Bassani (1962) ● L’envers et l’endroit – Albert Camus (1937) ● La plus belle histoire de Versailles – Alain Decaux (1954) ● Maître Hiram et le roi Salomon – Christian Jacq (1989) ● Les neiges du Kilimandjaro – Ernest Hemingway (1936) ● Elle avait trop de mémoire – Charles Exbrayat (1957) ● Oceano mare – Alessandro Baricco (1993) ● La coscienza di Zeno – Italo Svevo (1923) ● Mandolines et barbouzes – Charles Exbrayat (1965) ● Madame de Maintenon ou l’amour dévot – Louis Mermaz (1965) ● Hortense ou l’eau vive – Jean Giono (1958) ● La remontée du fleuve – Emmanuel Roblès (1962) ● En terre étrangère – Robert Heinlein (1961) ● Terre d’amour et de feu – Joseph Kessel (1965) ● Légendes du mythe de Cthulhu – Howard P. Lovecraft (1968) ● La langue maternelle – Vassilis Alexakis (1995) ● L’amant de lady Chatterley – D. H. Lawrence (1928) ● Le matrimoine – Hervé Bazin (1967) ● Matin brun – Franck Pavloff (1998)

Soit 20 livres

Challenge XIXème siècle 2021

La duchesse de Langeais, suivi de La fille aux yeux d’or – Honoré de Balzac (1834-1835) ● Crime et châtiment, tome 1 – Fiodor Dostoïevski (1866) ● Crime et châtiment, tome 2 – Fiodor Dostoïevski (1866) ● Une ténébreuse affaire – Honoré de Balzac (1841) ● Les employés – Honoré de Balzac (1838) ● La peau de chagrin – Honoré de Balzac (1831) ● En rade – Joris-Karl Huysmans (1887)

Soit 7 livres

Challenge BBC (sans limite de temps)

Crime et châtiment, tomes 1 et 2 – Fiodor Dostoïevski ● La dame en blanc – William Wilkie Collins

Soit 2 livres ajoutés cette année

Babelio